Le projet Lunokhod
Exploration lunaire robotisée

Peu après le lancement du premier satellite, Spoutnik 1 en 1957, les Soviétiques exprimèrent un intérêt pour l'exploration robotisée de la lune, à l'aide d'un engin inhabité de type réservoir et commandé à distance. Les Russes sortirent des films qui montraient les plans de ce concept. Mais ce ne fut que douze ans plus tard que ces plans étaient prêts à être mis en application.

Luna 17, lancé le 10 novembre 1970, transportait la jeep Lunokhod 1, le premier de ces explorateurs robotisés. Une semaine plus tard, l'engin se posa en douceur dans un cratère peu profond de la Mare Imbrium sur la lune. Luna 17 déploya des rampes et un robot dégingandé en forme de baignoire, de 756 kg et de 2,1 ni de long, s'en extirpa et se propulsa sur la surface de la lune, à l'aide de huit roues en fils métalliques de 0,5 m de diamètre, alimentées électriquement.

Lunokhod était commandé par une équipe de cinq hommes au Centre de communications du cosmos, dont un commandant, un conducteur, un navigateur, un spécialiste des méthodes et un opérateur radio. Le contrôle des mouvements du robot se compliquait par les délais de communications entre la terre et la lune. Lunokhod avait toujours plusieurs mètres d'avance sur les images que voyait le chauffeur.

La jeep, dont le nom se prononce "Luna-hod", ressemblait à un monstre de science-fiction aux yeux à fleur de tête, avec ses caméras de télévision et ses antennes qui dépassaient. Lunokhod 1 fit une excursion de 11 mois sur 10,5 km autour de la zone d'atterrissage. En plus des cinq caméras de télévision qui fournissaient des vues panoramiques de la surface de la lune, la jeep transportait aussi un spectromètre de fluorescence à rayons X pour analyser les propriétés chimiques du sol lunaire, un pénétromètre de surface pour mesurer sa force portante et un rétro-réflecteur au laser de fabrication française pour effectuer des mesures de précision de la distance Terre-Lune.

Pendant sa vie active sur la lune Lunokhod 1 envoya 200 vues panoramiques et 20.000 photos individuelles de la surface de la lune. Les instruments de la jeep réalisèrent aussi 25 analyses du sol et testèrent 500 fois la résistance mécanique de la surface. Ces instruments permirent de découvrir que le sol lunaire était principalement composé de basalte volcanique.

Une seconde jeep lunaire améliorée, semblable à Lunokhod 1, fut lancée à bord de Luna 21 le 8 janvier 1973. Une semaine plus tard, Lunokhod 2 roulait sur la surface du cratère Le Monnier de la Mare Serenitatis. La nouvelle jeep pouvait se déplacer deux fois plus vite que la précédente et transportait un magnétomètre ainsi que six caméras et des instruments d'analyse du sol.

Malheureusement, Lunokhod 2 ne resta que quatre mois à la surface de la lune. Le contact n'ayant pas été rétabli au début de son cinquième jour sur la lune, on pensa que la jeep s'était renversée et écrasée au cours de la nuit précédente.

En dépit de cette perte inattendue, Lunokhod 2 alla trois fois et demie plus loin que son prédécesseur, couvrant 37 km en quatre mois. Il traversa lentement des abîmes de 50 mètres de profondeur et gravit des collines de 400 m au-dessus du terrain environnant. Quatre-vingt six vues panoramiques et 80.000 photos individuelles de la surface furent aussi envoyées vers la terre.

 


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